Le Château des Vieux Chênes

A propos du lieu

Établi au début du premier millénaire, il a subi plusieurs transformations (il avait même de belles tourelles bien pointues), et connu plusieurs habitants nobles et connus. Lors de l’indépendance de l’Algérie, il deviendra alors un camp de vacances pour les enfants des réfugiés. Dans les années 70, ce sera un centre aéré de d’une grande société, avant de tomber dans l’abandon.

La première tentative

Une de mes copines, Typhaine, a toujours voulu faire de l’urbex. Depuis que j’ai fait sa connaissance je n’avais de cesse de raconter mes périples à travers ruines et débris, avec des émotions non feintes. Ses réactions étaient enjouées et s’était mise à regarder des vidéos sur Youtube. Enfin, début 2023, je repère un endroit intéressant et on se propose de le visiter. Hélas, le portail semble afficher des messages peu rassurants, voiture de gardien, et nous rebroussons chemin un peu dépitées. Nous avons tenté par la suite 3 repérages qui n’ont mené à rien de concluant. J’étais sur le point de rayer ce spot sur ma carte … mais en janvier dernier, une vidéo de chasseurs de fantômes ne me laisse aucun doute. Ce lieu est bien accessible, et on peut le visiter, j’étais comme une gosse qui déballe ses cadeaux de Noel devant la TV. En plus, je crois qu’on était Noel, ce jour-là pour de vrai.

La deuxième tentative, un an après

Je convainc Typhaine de me suivre, confiante. Il n’y a aucune raison de ces gens aient pu entrer dans le château, et pas nous, bon sang ! On se retrouve accompagné de son amie, qui elle aussi découvre l’urbex, plus on est de fous, plus on rit !

Pourtant l’entrée semble toujours aussi tendue, d’autant plus qu’il y a du passage sur la route. Pire que ça, nous entendons les aboiements d’un chien, et les ordres de son maître. Il y a bien quelqu’un là-dedans. Mais mon intuition me dit que ça peut se faire. Nous convenons de pique-niquer et d’élaborer un plan d’attaque stratégique avec la carte du lieu, une vraie mission commando. Il y a plein de chemins de randonnée autour de la propriété et le château se situe bien à l’écart du portail d’entrée, la preuve étant le nombre de gens que nous voyons s’y promener ou y faire du vélo. On y passera le temps qu’il faudra, mais on entrera.

Nous entamons alors une bonne demi-heure de marche, aidées de mon intuition, dans des sentiers boisés. Nous croisons par-ci par là d’autres gens, que nous saluons cordialement, nous n’avons ni plus ni moins que l’allure de randonneuses qui ont envie de faire une balade, et il faut dire que cette dernière est bien sympathique. A moment donné, nous tombons sur une ruine de maison, qui a tout l’air d’une construction inachevée. Typhaine et sa copine sont excitées à l’idée d’entrée, ça leur fait ça au moins à se mettre sous la dent, même si pour ma part il n’y a rien de bien croustillant.

Enfin, nous trouvons une entrée, pas de grillage, pas de panneaux d’interdiction de pénétrer là-dedans … ho ça sent bon, et même très bon, car nous nous trouvons ni plus ni moins dans la cour du château tant convoité ! L’aventure peut commencer ! Et ce qu’on peut en dire, c’est qu’il est bel et bien abandonné, et aucun chantier n’a commencé.

Hello you …

Ce qui nous surprend assez, c’est que l’ensemble ne comporte pas uniquement un château mais également des bâtiments longs qui portent des noms de villes nord-africaines … on dirait une école. Sommes-nous dans un ancien pensionnat ? Et la réponse est : c’est une ancienne colonie de vacances.

Une des pièces les plus intéressantes, car toutes les autres sont vides, sont les anciennes cuisines, car plein d’appareils visiblement des années 70, y sont encore présents. En descendant l’escalier, nous tombons sur un ancien parking, avec des arbres au milieu. Particulier. Nous n’allons pas plus loin, car nous supposons que le chantier accessible par la route est en contrebas, la discrétion est de mise. Typhaine est ravie, c’est sa première exploration et enfin, elle y a droit !

Un escalier bien 70’s

L’intérieur du château est cependant pas aussi intéressant qu’espéré, et des traces d’occupations sont visibles, comme des canapés par-ci, par-là. rentent encore les rangées de lavabos, on y imagine sans peine des gamins s’y débarbouiller, s’y laver les dents avant d’aller vaquer à leurs occupations estivales.

Cependant, nous sommes dans un état de vigilance accrue : les aboiements d’un chien se font bien entendre et il ne semble pas loin. Tais-toi Médor, laisse nous explorer tranquilles, on ne fait rien de mal !

Nous restons un bon moment dans ces lieux, la lumière du jour déclinant, nous reprenons le chemin que nous avions emprunté au départ, en tout cas au vu de leurs sourires, leur première fois est concluante et Typhaine aimerait bien réitérer l’expérience ! L’urbex c’est la vie, l’émotion, le partage. Restons donc vivants le plus longtemps possible et exprimons notre joie, car nos vies sont à l’image de ces bâtiments qui cessent de vivre à moment donné, restent alors les souvenirs de ceux qui les ont connus.

A mon père à qui j’ai pensé très fort ce jour-là …

Galerie photos

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