Alors il y a bien sûr des lieux où on y prend quelques photos par-ci par là et qu’au final on ne publie pas, parce que ce n’est pas super digne d’intérêt. Comme ce vieux train Corail que j’avais visité il y a presque dix ans qui était bien moisi.
Ou alors d’autres endroits que j’ai pu croire abandonnés, mais qui ne l’étaient pas tant que ça, comme un grand domaine avec un beau centre équestre que j’ai visité il y a deux ans. Ou une imprimerie si nickel que j’ai fini par la retirer du site. Mais il y a d’autres raisons.
Dernièrement, un lieu circule pas mal sur les réseaux sociaux. Un ancien centre pour handicapés, où trône une immense statue du Christ. Cet endroit je le connais, j’y suis rentrée il y a deux ans, j’y suis restée peut-être un quart d’heure. Pourtant, j’ai été incapable d’y prendre la moindre image, pourquoi ?
Je ne parlerai pas de paranormal ici, je n’ai pas envie de mélanger les deux disciplines, spiritualité et urbex. Pourtant pour des raisons inconnues, et dont je n’ai pas envie de parler ici, je suis réceptive aux « ondes » d’un lieu.
Le phénomène s’est produit très rarement, sur plus de dix ans d’urbex, cela a dû m’arriver peut-être trois ou quatre fois. Entrée dans les murs, j’ai pu ressentir un énorme malaise, qui allait même au malaise physique, à en croire que ces lieux ne voulaient pas de ma présence. Je connais les premiers symptômes, la tête qui tourne, cette pression sur la poitrine, cette nausée qui me prend à la gorge.
La première fois que ça s’est produit, c’était vers 2015, la même journée du « kube » ou de la « dernière demeure de Violette ». Nous étions un petit groupe, et nous allions visiter une maison. Déjà, l’atmosphère était glauque : poupée gonflable sur le sol, posters de Laurie et Jenifer « à 20 ans ». Et puis tout s’est enchaîné. J’ai dû partir, j’étais mal, au bord du malaise vagal, à m’en écrouler par terre. Une fois sortie de la maison, toutes ces manifestations dans mon corps se sont comme envolées. Ce n’était pas une grosse perte, la maison n’était pas interessante en soi, et dans un état proche de celui de la ruine. J’ai pris deux photos, pas plus.
Pourtant, des endroits glauques, j’en ai visité : des cliniques au passé triste, des forts militaires, des dizaines et dizaines de lieux, certains ont ce « truc » qui me fait me sentir mal, vraiment mal.
Donc, ce centre pour handicapés. Au départ je ne savais pas cette « spécialité », mon binôme avait parlé « d’asile psychiatrique », et j’en avais déjà à mon palmarès. Pourtant, une fois rentrée, je n’aimais pas cet endroit. Une fois montée à l’étage, j’étais prise d’une angoisse, l’imagination me jouant des tours. Je ne vais pas extrapoler là-dessus. Nous nous sommes séparés, avec Guillaume, et je me suis trouvée assise sur les marches du grand hall, que je trouvais beau. Parce que ce spot a du potentiel, il en avait dans le ventre. J’ai sorti mon appareil, je l’ai fixé sur le trépied. Mais mon corps se manifestait, alors que j’allais appuyer sur le bouton. La tête me tournait, ma vision se brouillait. Non, il ne fallait pas que je reste ici. Guillaume n’était pas à son aise lui non plus, nous avons mis les voiles du soulagement. Une fois rentrée, j’ai fait des cauchemars. Etait-ce parce qu’inconsciemment je savais que j’étais dans un centre spécialisé et que le sujet me touche, personnellement, ma sœur étant elle-même atteinte d’un handicap ?
J’ai voulu réitérer l’expérience avec mon ex et deux amis à elle, mais avant même de pénétrer dans le parc, nous nous sommes fait pincer par le gardien. Décidément, cet endroit ne voulait pas de ma présence et je n’ai plus jamais voulu y retourner.
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