Londres fourmille de mystères et de secrets, en particulier son métro, qui plus est, se trouve être le plus vieux du monde.
Ici direction le quartier de Piccadilly, plus exactement l’entrée de la station Down Street, comptant bien rentabiliser mon séjour à Londres, et pour l’urbex, quoi de mieux qu’une visite dans ces souterrains historiques ? Défi relevé : « Les stations abandonnées sont des environnements complexes, difficiles à ramener à la vie mais ça serait formidable de trouver le moyen de refléter l’histoire et l’emplacement unique ». Ce n’est pas moi qui l’ai dit, mais Graeme Craig, directeur du développement commercial de Transport for London (TfL).
Avant de descendre dans ces lugubres couloirs, mon guide me fait un topo du lieu : pendant la deuxième guerre mondiale, le gouvernement Britannique avait besoin d’un repère secret pour son conseil de guerre … pour cela quoi de mieux qu’une station de métro abandonnée ? Ouverte en 1907, la station Down Street a été fermée aux usagers en 1932, manque de voyageurs réguliers. D’abord QG pour le réseau ferroviaire, cela deviendra une base complète comprenant bureaux, chambres, sanitaires et cuisine !
Pourtant, premier point noir : mon guide ne souhaite pas que je prenne mon trépied, pour des raisons de sécurité … aïe ! Je me retrouve un peu contrariée, forcée de pousser les ISO et me dire que mes photos seront moins jolies que prévu … mais j’y vais quand même … Deuxième règle : éteindre toute source lumineuse au passage du métro. Oui, à certains endroits le métro passe tout près et il ne s’agit pas d’aveugler le conducteur.
Je m’enfonce dans un interminable escalier en colimaçon, ça sent la poussière et je me sens respectueuse de ce lieu … je repense au personnage reflété dans la série The Crown, et à l’homme réel qui a occupé ces lieux pour prendre des décisions capitales pour l’avenir de son pays. Respect.
Dedans c’est un vrai dédale, dédale de couloirs, dont certains servaient d’open-spaces (on y retrouve même des câbles encore accrochés aux murs), exigus passages, certains conduisant à d’infâmes lavabos crasseux. Dans un cabinet, une baignoire trône, la légende affirmerait qu’il s’agissait de la salle de bains de Monsieur le Prime Minister himself. Parfois des pièces surprennent, on y retrouve toute la structure qui permettait de transmettre des télégrammes. Bien entendu on est forcé de songer aux conditions de vies, qui peuvent sembler horribles mais à y repenser, le sentiment de sécurité lors des bombardements est sans équivoque …
Mais je vous vois venir. Comment il faisait Winston Churchill et ses collègues pour pouvoir y entrer dans ce bunker ? Bien tout simplement en prenant un métro spécial une station plus loin, qui l’emmenait à bon port, et c’est tout aussi simple que ça.
A ce jour, le sort de cette station reste inconnu. Il serait question de racheter l’ensemble pour le réhabiliter et en faire un commerce, ce qui serait fort dommage. dans tous les cas, les travaux dureront plus de deux ans.
Pour la visite en photos c’est ici :
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