Saviez-vous qu’un faux théâtre antique se cachait dans les quartiers nord de Marseille ?
Construit en 1908 par la volonté de Paul Balardier, poète et bienfaiteur à maintes reprises pour la ville de Marseille, qui souhaite faire concurrence avec le Théâtre d’Orange, et qui trouvait l’endroit proche des collines de l’Etoile très sympathique.
Pour ce faire l’architecte Jean Bodet s’inspira grandement des théâtres de l’antiquité, en particulier du temple d’Athéna-Niké, que l’on retrouve à l’Acropole d’Athènes. Pour la capacité, les gradins en plein air pouvaient accueillir 1500 places. La structure du temple est assez trompeuse car il s’agit de béton recouvert de ciment et de briques. Une structure économique mais qui lui a permis de durer dans le temps.
Le lieu eut un succès certain, l’acoustique étant juste sublime, les grands acteurs du moment donnaient de grandes tragédies qui furent admirées par le « tout-Marseille » de l’avant-guerre.
Mais après la Première Guerre Mondiale, le temple finit par tomber dans l’oubli. Ce n’est qu’en 1974 qu’il est découvert et déblayé. Depuis, ce théâtre se repose au soleil, dans un parc sympathique fréquenté par les familles, mais il est dommage qu’aucun projet de restauration ne soit entrepris, en dépit de son classement au Patrimoine.
J’ai alors profité d’une après-midi de week-end pour aller faire un tour, appareil argentique dans mon sac, histoire de donner une atmosphère surannée à ces clichés. Les clôtures sont facilement contournables, et je me faufile dans les buissons. L’ambiance est étrange, comme si « Orphée » n’avait pas terminé sa représentation. Je suis intriguée par les détails de la frise frontale, il semblerait qu’elle représente une assemblée de Dieux : Athéna, Zeus, Poséidon, Aphrodite, Eros, Démeter et Perséphone :
A l’intérieur du théâtre, une représentation un peu décapitée de « Niké à la sandale ». Ceci avait pour volonté d’illustrer la sensualité du corps féminin à travers le drapé et le les courbes du corps apparentes :
Espérons qu’un jour, un bienfaiteur puisse lui redonner sa splendeur d’antan, ou du moins le protéger d’avantage des tags et autres dégradations …
Oui,vraiment dommage que ce théâtre ne soit pas restauré;placé dans un site agréable,la culture pour tous y trouverait son compte.