Cela faisait un bon bout de temps que j’avais mis un repère sur ma carte, sur ce qui semblait être une usine en ruines. Au cas où, j’irai voir un de ces quatre de quoi ça a l’air.
Puis dimanche dernier, je ne savais pas quoi faire, je me suis dit que depuis le temps, il fallait voir de quoi ce spot avait l’air. En y arrivant, je me suis dit que le quartier n’inspirait pas forcément confiance, il me fallait peut être doubler de vigilance. Je m’avance dans l’allée et c’est bien là une usine abandonnée qui s’offre à moi, avec autour des petites maisons, mais bien éventrées, fracassées, taggées et sans réel intérêt pictural. Quand au bâtiment principal, il est bien en ruines mais intéressant, je commence à faire des photos.
Je profite en même temps de la vue superbe qui s’offre à moi :
Dedans c’est étrange, il y a des tas de sable de partout, avec des carcasses de voitures emmêlées. Serais-je dans une ancienne cimenterie ? Je n’arrive pas à retracer le passé de ce lieu.
Chemin faisant, j’entends des voix, et entraperçois un groupe de gens, la vingtaine, qui finissent par me héler. Ils ont un appareil photo, une des filles est en robe noire, deux autres en habit de guerre, ils sont très sympas et me parlent de leur projet étudiant. Ils tournent un court-métrage, une jeune femme se réveille dans la friche et ne se rappelle pas de son passé, ni pourquoi elle se retrouve ici. Je m’arrange avec eux pour que nos travaux ne se gênent pas mutuellement.
Finalement la visite est vite faite, pas vraiment de reliquat de la vie passée de cette usine, un gros point d’interrogation sur ce spot, qui est un peu dangereux, compte tenu de certains trous béants aux étages. Un fauteuil y trône, étrange, comme un intrus qui nous incite à nous poser :
En repartant, je compte sur le chemin le nombre de voitures qui ont brûlé récemment. Je m’en vais fissa, le couvre-feu ici semble être une nécessité.
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