Quatrième visite de notre road-trip !
Hé oui il s’agit en fait de la quatrième, la troisième ayant été une ferme complètement ruinée et effondrée. Il n’y avait plus rien à y voir, si ce n’est un restant de rideaux et de tapisseries, et nous avons rebroussé chemin. Mais je garantissais à Girlfiend que le meilleur serait pour la fin, car Guillaume de Bararuines (dont voici son compte-rendu sur son site), ainsi que Florian, qui avait eu l’occasion de faire quelques expéditions avec moi, m’avaient communiqué le spot, et me certifiaient le lieu de qualité.
La visite
L’adresse trouvée sur place, nous garâmes la voiture aux alentours, et décidâmes de pique-niquer non loin du mas, histoire de tâter le pouls de l’endroit. Nous aimons bien ce paysage de nature bien sauvage, des bois, des champs, aucune habitation aux alentours, la nationale qui jouxte le domaine n’est pas très passante, au moins là, pas de chien pour donner l’alerte ! Notre repas est littéralement bercé par le chant des oiseaux, si le temps avait été au rendez-vous, cet instant aurait été parfait !
Au vu de l’ensemble, il n’y a pas de doutes, c’est bien abandonné ! A mes yeux, le domaine était composé de deux maisons, dont une seule tient encore debout, la deuxième étant pratiquement à terre. Cependant, j’ai eu plus de chance que Guillaume, car je n’ai pas tardé à trouver un passage facile. Tant mieux, je ne suis pas vraiment acrobate, et j’ai ainsi pu garder mon trépied et le reste de mon matériel. Car du trépied, je me rendrai vite compte que j’allais en avoir bien besoin !
Nous arrivons dans une petite pièce qui devait servir de débarras, il y a un tel capharnaüm là-dedans, qui me rassure car je pense qu’il va y avoir matière à photographier ! A côté, cette vieille pièce qui devait sans doute être la cuisine :
Cependant arrivée dans le hall d’entrée, je balise, vraiment. Tout est dans un état de conservation quasi-parfait. Comme si les éventuels occupants s’étaient absentés ! Je ne suis pas à l’aise et communique mes doutes à ma compagne. Nous décidons alors de continuer la visite, nous verrons bien si mes doutes se confirment ou s’infirment.
Je vois surtout un compteur Linky, qui ne fonctionne pas. Dans les autres pièces, tout semble d’une autre époque. Le temps s’est comme arrêté entre les années 60 et 80. Ma compagne est ravie, elle semble adorer ce hall, et cette comtoise sur le palier. Au rez-de-chaussée, on y trouve deux pièces principales, un salon et une salle à manger, qui rejoint la cuisine. Tout est resté sur place, des détails par-ci par-là nous permettent de remonter le temps : calendriers, disques vinyles, boites …
Les prises de vues sont difficiles, car ces deux pièces sont plongées dans le noir complet. Du coup, je trouve que Guillaume, compte tenu des conditions s’est pas mal débrouillé, sans son trépied. De mon côté, je suis obligée de pousser un peu les iso et de rester à 30 secondes de pose, ma compagne et moi devons donc rester dans deux endroits différents pour ne pas nous gêner mutuellement, mais qu’importe, dans son enthousiasme, elle est partie vadrouiller aux 4 coins de la maison !
Mais en montant aux étages, je me rends compte que petit à petit, l’état de la maison se dégrade. De grosses infiltrations d’eau au niveau des plafonds nous confirment l’abandon du lieu. Je me sens un peu plus sereine en faisant ce constat. Nous y trouvons les chambres, ainsi que d’autres pièces annexes, rien de moderne, là encore … vêtements, lettres, photos, poupées, les lits sont faits … tout est encore là, nous en sommes abasourdies !
Le deuxième chambre semble un peu plus moderne, avec une décoration qui tend un peu plus vers les 70’s. j’y trouve mon amie menant sa petite enquête sur un bureau, elle pense que l’ancien occupant était prof de maths.
Et pour cause, vu le nombre de livres scolaires et de cahiers qui trônent encore dans la pièce, même le cabinet de toilette sert de bibliothèque de secours !
Cependant, de mon côté je fais d’autres trouvailles : des cartes de visites d’établissements olé-olé de Pigalle, des photos de modèles féminins ou de concerts, des lettres un peu coquines … ce monsieur arrondissait-il ses fins de mois en faisant des missions photo pour les établissement frivoles parisiens ? Pourtant à bien y repenser, je n’ai vu aucun matériel de photographie : pas d’appareil, ni d’agrandisseur, ni d’ordinateur, à moins qu’ils n’aient déjà été récupérés.
Au-dessus de tout ce beau monde, c’est le grenier, qui atteste que les jours de la maison sont comptés. Il est dans un sale état, et n’est pas bien intéressant. Nous y restons un bon moment, découvrant ce monde parallèle, en dehors de notre époque.
Dehors, c’est le même acabit : une grange avec quelques véhicules garés ici depuis des décennies, j’y retrouve avec joie les petites vignettes des années qui ont bercé mon enfance :
Nous sommes alors reparties, repues, joyeuses, des paillettes dans les yeux, vers notre voiture, et de mon côté j’ai bien veillé à refermer l’accès que j’avais trouvé. Je pense que des gens doivent passer de temps en temps, mais cependant, cet ancien domaine agricole tombe en ruines depuis des années, et de gros travaux seraient nécessaires pour sauver ce domaine.
Cette visite a été très intrigante.
Ma chère girlfriend ayant trouvé l’entrée rapidement, nous avons été plongées dans un milieu encombré de vieux mobilier et objets dans la première pièce puis nous avons découvert un espace littéralement hors du temps. J’ai parfois eu l’impression que les habitants allaient revenir à tout moment. Dans les chambres tout était en ordre, même le linge à l’intérieur des armoires sentait la lessive! Certaines pièces semblaient vibrer encore, les armoires et les placards regorgeaient de livres et de cahiers griffonnés de notes de mathématiques, de correspondances aux tons sensuels, de prospectus pour des lieux coquins. Visiblement les gens ont été heureux dans ces lieux, du moins passionnés. Quel plaisir de se trouver là…
Je remercie une charmante brune d’avoir choisi ce lieu authentique et très bien conservé.
Une fidèle blonde
De rien très chère binôme, remercie surtout Guillaume et Florian :*