Première approche ratée
En 2019, j’apprends qu’une clinique avait récemment fermé. J’avais vraiment envie de sauter sur l’occasion, et vais faire un petit repérage lors d’une promenade pour savoir de quoi il en retournait. J’avais été déçue de l’expérience, à l’époque récente, de la « Clinique ravage et désolation« , exploration que j’avais faite trop tard, et donc voulais avoir ce spot avant qu’il ne soit à son tour fracassé.
Arrivée sur place, je vois que l’établissement est fermé, et même barricadé par endroits, je fais donc le tour discrètement, ne sait-on jamais. C’est à ce moment-là que j’entends quelqu’un qui frappe à une des fenêtres, derrière se trouve une femme aux cheveux courts, assez musclée, portant un t-shirt noir, j’en ai déduit qu’il devait s’agir de la gardienne. Elle me regarde d’un air intrigué mais limite agressif qui a bien l’air de signifier que je n’ai rien à faire dans les parages. D’expérience, être une femme en urbex peut présenter des avantages, et le coup du « fais un joli sourire au monsieur » devant un gardien inattendu est parfois un « va-tout » pour un petit tour des lieux tranquille. Sauf que je n’ai pas eu envie de lui faire du charme, même si ceux qui me connaissent peuvent penser le contraire. Tant pis, j’ai juste haussé les épaules l’air désorienté et je suis repartie d’où je suis venue, en essayant de me tenir au jus concernant la surveillance des lieux.
Deux ans après …
Puis mi-mars, la nouvelle est lancée, le spot n’est plus surveillé et il y aurait des ouvertures ! Je lance la visite au dimanche d’après, en ayant branché un pote pour qu’il vienne m’accompagner dans ce lieu immense. Ce faisant, je tombe sur la vidéo d’un autre explorateur du coin où il visite cette même clinique. Ça a l’air vraiment pas mal, je vais me régaler !!!
Pour la petite histoire, il s’agit là d’une clinique qui a fermé assez récemment en 2018, suite à une forte baisse d’activité, et des pertes financières considérables. En ces temps difficiles de pandémie, je pense fortement à ce secteur en crise et ne comprends pas comment on a pu en arriver dans cette situation aussi difficilement gérable.
Sur le chemin, mon ami qui découvre l’urbex me parle avec exaltation des vidéos de Corentin et Gabriel, qu’il adore. Il n’a que peu fait de visites, la dernière remonte à la Piscine dans la garrigue, en 2014, et dont il ignorait tout de son état actuel, qui ne ressemble plus à ce qu’il avait vu. Nous arrivons ainsi devant l’entrée, nous nous faufilons direct dans les buissons, et découvrons sans tarder les multiples accès vers l’intérieur du bâtiment. Mais une pointe d’amertume me gagne : le lieu est pas mal fracassé depuis la visite de mon collègue explorateur, pas mal de tags, et les faux-plafonds en laine de verre jonchent le sol. Si vous vous trouvez en explo dans ce cas-là, faites ce que j’ai fait … mettez un masque (même un masque de base jetable, comme ceux que vous connaissez en ce moment, c’est mieux que rien) ! J’ai assez regretté de ne pas en avoir mis un dans certaines visites antérieures, la laine de verre, la poussière et l’amiante ne font pas bon ménage dans les poumons. Surtout si comme moi, vous souffrez d’asthme.
Au rez-de-chaussée, se trouvent quelques points intéressants pour des prises de vue, le bureau d’accueil, la salle de gym, la piscine, et le coin cuisine, pas encore trop cassé, avec ses carreaux jaunes et blancs.
Ce dernier coin est assez préservé de la casse, et mon ami me branche sur des mises en scènes avec quelques accessoires et prend de son côté photos et vidéos avec son portable. Après avoir commencé à sentir les lieux, ma crainte étant un éventuel squat ou des voisins vigilants, j’ai ce pressentiment certain que nous allons croiser des gens. Quelques minutes plus tard et après avoir entendu des voix, mon intuition se confirme, je vois des silhouettes de l’autre côté d’une porte. Ce sont deux femmes, un brin craintives, qui avaient peur de tomber sur un gardien : « nous faisons de l’urbex, vous aussi ? ». Nous nous saluons cordialement et continuons notre visite.
Au étages, les chambres, complètement vidées, seules les prises électriques et les coffres-forts restent là, comme des souvenirs. Plus nous montons, moins les couloirs et les chambres sont défoncés. Mon ami ne se sent pas très bien dans cette partie. Peu habitué à l’urbex puisque c’est sa deuxième exploration, il se sent bizarre de visiter comme ça un lieu hospitalier et pense même entendre des bruits de craquements d’os dans une des chambres, au même endroit où je ne me sens pas à l’aise non plus. Étrange.
Puis nous arrivons sur le toit-terrasse avec une vue bien magnifique et une grande pièce assez étrange avec des boxs, une sorte de coin-kiné où les patients pouvaient faire des mouvements ou se faire masser.
La clinique est immense et nous passons plusieurs heures à tout visiter.
A côté, d’autres bâtiments, probablement des logements de fonction, ou des annexes, mais j’ai vite passé cette partie. Il y a clairement des gens qui occupent les lieux, vu la quantité d’ordures « fraîches », les canettes de bière et les matelas par terre. Pas grand-chose intéressant à photographier par là.
Pour conclure, il s’agit là d’un lieu facile d’accessibilité, peu dangereux mais en revanche peu intéressant, la majorité des pièces sont ravagées, et celles qui demeurent en bon état sont vides.
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